Loterie japonaise

Voici de quoi mediter sur une caracteristique tres importante d'une grande partie des japonais: s'ils sont souvent sceptiques vis-a-vis des religions, voire meme volontiers materialistes, il n'en reste pas moins vrai qu'ils sont souvent dans le meme temps, assez superstitieux pour accorder credit - et un peu de leur argent - a toute sorte d'amulettes et de tirages de bonne aventure.

Ce trait de caractere japonais, se rencontre de facon flagrante surtout en fin & debut d'annee avec les grandes visites de temples, mais aussi un peu tout le reste de l'annee aux guichets de la loterie nationale.


La loterie japonaise, connue sous le nom de 宝くじ (Takarakuji) offre comme la Francaise des Jeux, un large eventail de moyens de gagner (et perdre) de l'argent, repondant en cela aux diverses attentes des joueurs: excitation du jeu, tentation du sort, gains plus ou moins rapides etc.

Le moyen de pari No1 reste cependant la loterie proprement dite, c'est a dire la confiance totale accordee au destin, contrairement a ce qui se pratique en France ou le Loto suppose une decision (choix des numeros) dont on croit par un etrange ressort de foi, qu'elle peut inflechir le cours du destin en notre faveur.


Dans tout ce maquis de superstitions superposees, relevons-en une fort amusante au Japon selon moi, illustree par le petit montage que voila.



1: guichets de gauche. Une queue canalisee avec une souple autorite par plusieurs vigiles, s'etend sur pres d'une centaine de metres.
2: guichets de droite. On ne se bouscule pas au portillon. Un employe de bureau (bord droit de l'image) saisi lui aussi l'instant grace a son telephone portable-appareil photo. Est-ce par amusement, ou pour conserver une image des guichets photographies, par superstition ?

Pourquoi une telle difference ?

C'est simple. Les guichets de gauche sont reperes de longue date pour avoir delivre des billets gagnants lors de precedents tirages. Quelques autres jouissent d'une telle reputation au Japon, et sont connus des joueurs reguliers qui vont acheter leurs billets a ces guichets, et nulle part d'autre. C'est que l'on croit mordicus mettre toutes les chances de son cote en achetant a ces guichets, plutot qu'a ceux qui se trouvent a cinq pas (a peine) de la.....
Alors, les japonais, materialistes ? Certes. Mais d'un materialisme mystique...