Grand succes du theatre kabuki a l'Opera Garnier ces derniers jours. Les troupes japonaises ont joue a guichet ferme, et ce pour tous les trois jours de representation dont le moindre strapontin etait reserve depuis des semaines, peut-etre meme des mois.
Pour en savoir plus, voyez ce qu'on en a dit dans le quotidien national nippon
MAINICHI SHIMBUN puis, sur
France 2.
Kabuki performance a hit at Paris opera houseFamous kabuki actors Ichikawa Danjuro, Ichikawa Ebizo and other performers were given a warm reception at the Palais Garnier opera house in Paris on Friday as they launched a five-day show of kabuki in the French capital.
The troupe performed the play "Kanjincho," and the audience applauded as they watched the bold gestures and stage exit of the character Benkei, while shouts of "Naritaya!" the name of the guild of actors to which Ichikawa Danjuro and Ichikawa Ebizo belong, rang out in the hall decorated with paintings by French artist Marc Chagall.
It was the first time that a kabuki performance had been given at the opera house. Officials at the opera house reportedly brought up the idea of a performance when a separate performance was given at the Chaillot palace theater in the autumn of 2004 to mark the naming of Ichikawa Ebizo.
During the performance, subtitles were displayed in French on an electronic screen above the stage, and a special platform was placed on the stage for the actors.
In the stage greeting, Ichikawa Danjuro and eight other actors introduced themselves in French, earning them applause from the audience. Danjuro also glared at the audience in a performance accompanied with the explanation in French that people who were glared at wouldn't catch a cold for a year.
"Their clothes and gestures were beautiful, evoking the world of Uikyo-e," said one 60-year-old university professor who attended the performance. He added that the scene in Kanjincho of a servant beating his master would never occur in the West and said this made the performance interesting.
March 24, 2007
Credit photo: Mainichi Shimbun
Le Kabuki s'invite à l'Opéra de ParisLes Ishikawa, acteurs de Kabuki: Danjuro XII, Danshiro IV, Ebizo XI et Kamejiro II (de g. à d.), à Tokyo en mars 2007 - AFP/Yoshikazu Tsuno
Le palais Garnier accueille vendredi l'un des plus célèbres représentants d'un art traditionnel nippon né au 17e siècle
La famille Ishikawa interprète 5 fois, du 23 au 30 mars, deux classiques du répertoire du théâtre Kabuki: "Kanjincho" ("La liste des donateurs"), spécialité du clan Ishikakawa, et "Momijigari" ("Dans la contemplation des érables").
L'illustre dynastie est représentée par Danjuro, 61 ans, chef de la troupe, et son fils Ebizo, 29 ans, stars au Japon.
La famille Ishikawa défend depuis des générations le Kabuki, art théâtral à la fois traditionnel et populaire né au 17e siècle à Kyoto, qui mêle danse, chant et musique dans des costumes sophistiqués et colorés.
Le chef actuel du clan, Danjuro XII descend d'une lignée qui remonte à 1660. Au Japon, les grands acteurs portent un numéro et leur nom se transmet de père en fils. "Curieusement, le Kabuki est apparu au moment même où le ballet se développait à Versailles, au début du 17e siècle. Il y a un profond et mystérieux rapport entre ballet européen et Kabuki ", a expliqué Danjuro à l'AFP. Cet acteur charismatique, sur les planches depuis 1953, se rétablit "à 100%" d'une leucémie qui l'a éloigné de la scène jusqu'en mai 2006.
L'une des pièces proposées au palais Garnier, "Kanjincho" ("La liste des donateurs"), est spécialité de la famille Ishikakawa depuis Danjuro VII en 1840. Elles s'imprègne notamment de l'esprit du "bushido", le code d'honneur des samouraïs. "A travers ces pièces, nous apportons deux idées essentielles japonaises au public parisien: le "hangan-biki", à savoir la compassion envers les faibles, et le sacrifice de soi au service de son maître", souligne-t-il. "Au Japon, les héros vaincus peuvent devenir des dieux", renchérit le jeune Kamejiro II, membre de la famille. Adaptée du théâtre Nô, genre considéré comme plus noble que le Kabuki, "Kanjincho" raconte un épisode dramatique de la guerre entre les clans Genji et Heike au 12e siècle.
Adaptée du théâtre Nô, considéré comme plus noble que le Kabuki, la pièce "Kanjincho" raconte un épisode dramatique de la guerre entre les clans Genji et Heike au 12e siècle. Pour la première fois de l'histoire, le père (Danjuro) et le fils (Ebizo) jouent alternativement le même personnage, le rôle du moine-soldat Benkei, archétype de la loyauté envers son seigneur et héros idéal du Japon.
L'autre pièce au programme, "Momijigari", exemple du "nouveau Kabuki", est une pièce de 1887 dans laquelle une princesse se transforme en sorcière. Ebizo XI y joue l'"onnagata", rôle féminin interprété par un homme comme il est d'usage depuis 1629, date à laquelle les femmes ont été chassées de la scène du Kabuki.
Le challenge de GarnierSi le Kabuki a déjà été joué à Chaillot et au Châtelet, le Palais Garnier représente un défi crucial. La scène est plus étroite, plus petite et plus élevée que la grande scène du Kabuki -za, le temple du Kabuki à Tokyo, bâti en 1890. Le Palais Garnier ne dispose pas de "hanamichi" (l'allée des fleurs), ce passage surélevé et illuminé, qui relie la scène à l'arrière du théâtre, élément-clé du Kabuki, permettant de jouer au milieu des spectateurs. A Paris, c'est la fosse d'orchestre, comblée, qui devrait faire office de "hanamichi". Par souci d'authenticité, la scène de l'Opéra sera éclairée comme aux chandelles...
Publié le 22/03/2007
Credit photo: Opera de Paris et Troupe Ichikawa
Quatre siècles de Kabuki Le théâtre Kabuki naquit en 1603 à Kyoto, l'ancienne capitale du Japon, sous la forme d'un spectacle de danses donné par des troupes uniquement féminines. Mais vingt ans plus tard, le shogunat, soucieux de stabilité sociale, décidé d'interdire le kabuki féminin considéré comme un divertissement offert par "une bande de prostituées". Les jeunes gens remplacèrent alors les femmes sur scène.
Pourtant, le Kabuki, divertissement foncièrement populaire, grimpa l'échelle sociale, jusqu'à être joué pour la première fois devant l'Empereur Meiji en 1887.
En 2005, le Kabuki fut inscrit au patrimoine culturel de l'humanité par l'Unesco, après d'autres genres théâtraux nippons, le Nô (2001) et le Bunraku (2003).
Vieux de six siècles, le très ésotérique et raffiné théâtre Nô, appelé aussi Nôgaku, est la quintessence de l'art dramatique nippon. Les acteurs, hiératiques, portent des masques. Moins connu à l'étranger, le Kyogen, proche du Nô (il se joue sur la même scène), est une forme comique de théatre.
Quant au Bunraku, théâtre de marionnettes, né au cours du XVIIe siècle à Osaka, il est à l'origine de très nombreuses pièces du Kabuki. Il est interprété par un seul récitant qui chante tous les rôles, et trois manipulateurs pour chaque marionnette. Les poupées sont de véritables oeuvres d'art.
Dans tous ces arts théâtraux japonais, les acteurs viennent de familles spécifiques.