Deja pres de 200 de 100 et plus de moins !

On excusera je l'espere le titre un peu enigmatique de ce sujet qui traite de centenaires japonais "mysterieusement" envoles, disparus. Pffuitt ! Ceux qui n'auraient pas suivi cette affaire depuis son debut pourront toujours trouver ici l'occasion de se rattraper, et d'apprendre comment deja pres de 200 centenaires manquent a l'appel... cependant que leur pension de retraite, elle, continue de tomber dans l'escarcelle de leurs familles respectives. Cherchez a qui profite le crime...

Voila donc un article de l'AFP en date du 12 aout 2010, une histoire horrifique qui fait froid dans le dos... precisement comme on aime tant a s'en raconter au Japon en ces jours de canicules.


Japon: près de 200 centenaires manquent à l'appel

Près de 200 Japonais nés il y a plus de 100 ans sont introuvables et probablement morts depuis longtemps, révèlent les résultats de plusieurs enquêtes régionales lancées après la découverte d'un premier cas à Tokyo.

Dans la seule cité de Kobe (ouest), sur les 847 centenaires officiellement enregistrés par les services municipaux, 105 ont disparu de la circulation.

"La ville a lancé des investigations concernant ces personnes", a déclaré à l'AFP un fonctionnaire municipal, ainsi qu'au sujet de 22 autres centenaires qui n'ont pas recouru aux services sociaux ou médicaux au cours des dernières années.

Parmi ces "disparus" figure une Japonaise qui serait aujourd'hui âgée de 125 ans et serait donc la vraie doyenne du Japon, dépassant Chiyono Hasegawa, une femme de 113 ans, vivant dans la préfecture de Saga (sud).

L'archipel compte officiellement plus de 40.000 centenaires sur une population de 127 millions d'habitants, qui bat des records de longévité: 86,44 ans en moyenne pour les femmes, premier rang mondial, et 79,59 ans pour les hommes, cinquième rang.

La récente campagne de recensement de ces doyens a été lancée dans tout l'archipel après la découverte de plusieurs cas de centenaires présumés dont la trace a été perdue ou qui sont morts depuis des lustres.

L'opinion publique a été choquée d'apprendre que certains avaient disparu sans que leurs enfants, ni leurs voisins ne s'en aperçoivent ou ne le signalent, ce qui, selon les sociologues, est symptomatique d'une rupture des liens communautaires et familiaux.

Des soupçons de fraude pèsent en outre sur certains proches qui n'auraient pas déclaré le décès de leurs aïeux pour continuer à empocher leurs pensions.

Le prétendu doyen de Tokyo, Sogen Kato, 111 ans sur les registres d'état-civil, gisait ainsi, momifié, sur son lit de mort depuis trois décennies quand la police l'a découvert récemment, alertée par un fonctionnaire incrédule.

La famille a affirmé aux enquêteurs qu'il s'était cloîtré dans sa chambre il y a plus de 30 ans, en observant un jeûne afin de devenir un "Bouddha vivant". La police a ouvert une enquête pour fraude, la rente du retraité ayant continué d'être versée pendant toutes ces années.

J'avais suivi un peu cette affaire. Vraiment étonnant en effet...

bizarre, effectivement ça sent l'arnaque tout ça.
Merci pour le sujet, William.

Je n'y suis helas (ou heureusement ?) pour rien. Ce sujet met en tout cas en lumiere une coutume aussi ancestrale que japonaise d'arnaque aux systemes d'assurance, qu'ils soient prives ou publics. Des fraudes qui peuvent prendre aussi bien l'aspect de suicides, de meurtres que d'abandons total de personnes dependantes. Tout ca pour empocher le pactole. Pour ce qui est du meurtre par exemple, l'affaire Hayashi Masumi est toujours pendante plus d'une dizaine d'annees pourtant apres les faits qui lui sont reproches: cette dame d'abord debonnaire se servait de sa fonction d'agent d'assurance pour souscrire des polices au nom et parfois a l'insu de ses voisins et des employes de son epoux, puis s'arrangeait pour les assassiner de facon a ce que leur deces paraisse accidentel. Tant d'effort pour rien ? Nenni, Mme Hayashi etait la beneficiaire exclusive de ces malheureux. Aidee de son mari tout d'abord, elle finit par s'en prendre a plusieurs reprises a lui qui au debut - non mais quel benet ! - ne comprenait pas qu'il avait fait l'objet d'empoisonnements volontaires. Il comprit finalement a posteriori qu'il avait frole de tres pres la mort lorsque son epouse fut arretee... pour avoir assassine plusieurs voisins dont elle voulait se venger pour des motifs personnels. Pour une fois qu'elle commettait un crime sans gain financier a la clef, ca ne lui aura pas porte chance. En tout cas c'est indeniable, il existe de sacrees veuves noires au Japon !

Et ca continue... Deja 300 de 100 de moins !

Les os d'une Japonaise censé avoir 104 ans retrouvés dans le sac à dos de son fils

La campagne lancée à travers tout le Japon pour recenser les centenaires a débouché sur une nouvelle découverte macabre: les restes d'une femme censée avoir 104 ans, conservés dans le sac à dos de son fils depuis près de 10 ans.

Il y a quelques semaines déjà, la police de Tokyo avait retrouvé le cadavre momifié d'un vieillard mort depuis plus de 30 ans, gisant sur son lit, alors que des responsables municipaux étaient venus le féliciter pour son 111e anniversaire.

Depuis, les municipalités ont été chargées de vérifier que leurs administrés âgés de 100 ans et plus étaient toujours en vie. Selon les premiers résultats de l'enquête, près de 300 d'entre eux auraient "disparu", probablement morts depuis des lustres.

Certaines familles sont soupçonnées d'avoir volontairement omis de déclarer leur décès afin de continuer à percevoir leur pension de retraite.

Dans la dernière affaire en date, rapportée vendredi par les médias japonais, la police de Tokyo a retrouvé les restes d'une femme, censée avoir 104 ans, au domicile de son fils.

Ce dernier, âgé de 64 ans, a déclaré aux enquêteurs que sa mère était décédée il y a 9 ans, mais qu'il n'avait pas eu l'argent nécessaire pour payer ses obsèques.

"Elle est morte chez nous autour de juin 2001", a-t-il dit. "J'ai conservé son cadavre pendant quelque temps, puis je l'ai lavé dans la baignoire et ai brisé les os afin de les mettre dans un sac à dos."

"Comme je n'avais pas l'argent pour les funérailles, je n'ai pas déclaré son décès", a-t-il affirmé aux policiers, d'après le journal Sankei Shimbun.

Selon l'agence de presse Jiji et d'autres médias, la police a ouvert une enquête pour mutilation et fraude aux pensions de retraite.

Au cours des trois dernières années, la municipalité avait envoyé à la défunte des cadeaux d'anniversaire d'une valeur de 150.000 yens (1.350 euros).

Au Japon, il est de tradition d'offrir des présents aux centenaires pour leur anniversaire, mais ils sont souvent remis aux familles.

L'archipel compte plus de 40.000 centenaires sur une population de 127 millions d'habitants, qui bat des records de longévité: 86,44 ans en moyenne pour les femmes, premier rang mondial, et 79,59 ans pour les hommes, cinquième rang.

c'est bien gore tout ça !

Que faire quand on n'a pas d'argent pour assurer les funérailles de nos disparus ? Déclarer les décès conduit à assumer des dépenses parfois impossibles. Par la suite ces omissions sont le début d'une spirale infernale: impossible de refuser le versement d'une retraite, impossible de renvoyer des cadeaux, impossible ... car cela entrainerait des vérifications inquiétantes, alors on ne dit rien. Je doute qu'il existe, à ce sujet, une culture du profit indu.

Un élément me dérange dans ce sujet, on met un peut toujours la faute sur le dos de vilains particuliers qui profitent d'une rente...

il faut bien reconnaitre aussi que le gouvernement japonais n'aiment pas avouer ses erreurs et ses points faibles. A cela on peut ajouter certains cas où personne ne se soucie de son voisin, ou de ne plus le voir plutôt. Je rappelle qu'il y a quelques temps des scandales similaires avait fait les gros titres en France...

Oui ces histoires sont bien tristes , mais y a t'il une fosse commune dans les cimetières Japonais (comme ici) pour enterrer les indigents ?
Bonsoir Kotetsu , à quoi faites-vous allusion en France ? Je n'ai pas entendu parler d'histoires similaires .

Citation :

on met un peut toujours la faute sur le dos de vilains particuliers qui profitent d'une rente...

Desole, chers Kotetsu et Edgar, mais s'il y a gain financier et qui plus est, gain sur des dizaines d'annees, le crime est signe. Ou en tout cas l'entourloupe. Attention de ne pas tomber dans l'angelisme ou la recherche du paradoxe, biais intellectuels de notre epoque.

Citation :

il faut bien reconnaitre aussi que le gouvernement japonais n'aiment pas avouer ses erreurs et ses points faibles.

... qui sont nombreux. Il est clair qu'ici nous sommes face a un scandale autant de la misere humaine, de l'esprit de lucre, que de la profonde incompetence de certains services sociaux japonais qui ont permis que le nombre (en augmentation constante) de centaines de concitoyens decedent sans que personne ne se pose la question de ce qu'ils sont devenus, et cela non pas sur quelques jours mais bien sur des dizaines d'annees... et plus comme nous allons le voir plus loin.

Citation :

Je rappelle qu'il y a quelques temps des scandales similaires avait fait les gros titres en France...

Affaire avant tout montee en epingle par une presse tricolore prompte a pointer du doigt la Societe, responsable de tout et surtout de tous les maux depuis Jean-Jacques Rousseau. Dans les cas concernant la France, il s'agissait surtout du drame de la solitude, de la rupture du lien social et familial, des cas reveles au moment de la canicule d'il y a quelques annees (qui avait bon dos, soit dit en passant) et qui portaient sur quelques dizaines de personnes pas plus sur tout l'Hexagone. Ces personnes etaient decedees dans le secret de leur appartement depuis quelques jours/semaines et non depuis des dizaines d'annees. Les familles des disparus n'avaient financierement rien touche suite a leur deces contrairement aux affaires qui nous occupent au Japon, et en aucun cas on n'avait retrouve parmi ces disparus des personnes supposees avoir 120 ans - ce qui serait deja un motif de control depuis belle lurette en France - et a plus forte raison, 149 ans. Que quelqu'un soit suppose etre ne a l'Epoque Edo, ce n'est pas banal ! C'est en tout cas l'age du plus vieux "mort tenu pour non mort" trouve ces jours-ci a Osaka, comme nous le revele l'article du quotidien MAINICHI SHIMBUN:

149-year-old man among 228 people over 120 listed among living in Osaka city

A total of 228 individuals who would be over 120 years old are listed as still "alive" on family registers here, it has emerged.
According to officials, the oldest listed centenarian was born in
1861, close to the end of the Edo period, meaning the person would be
149 years old if still alive today. However, none of these centenarians
are listed as citizens of Higashi-Osaka, suggesting that there are quite
a few people who are already deceased but remain listed on the family
registries as living individuals.
The problem surfaced after 13 local centenarians were discovered
missing earlier this month, prompting the city government to launch an
investigation into its family registration system.
Meanwhile, a series of administrative services, including pension
payments and the nursing insurance system for the elderly, are only
provided to those registered as local citizens, preventing the families
of deceased seniors from illegally receiving pension payments on their
behalf. Demographic statistics including average life expectancy are
also carried out based on resident registration data, irrespective of
family registries.
The family registries of senior citizens believed deceased are
cancelled by the local government on an irregular basis, after obtaining
approval of the Ministry of Justice's Legal Affairs Bureau. In recent
years, the government of Higashi-Osaka removed the names of late
residents in 1991 and 1999; however, the data has remained untouched
after the family registration system was digitized in 2000.
As it is not required by law to cancel the family registration of
deceased citizens, municipalities tend to put off the procedure,
according to a source close to the problem.
"We will eliminate the names of the deceased in consultation with the Legal Affairs Bureau," a city official commented.
Several other municipalities are facing the same problem.
In the Osaka Prefecture city of Yao, a total of 18 people born over
120 years ago remain listed in its family registration system as still
alive, with the oldest of them being 137. The resident registry data of
these individuals have already been deleted, and their family registry
will also be canceled soon.
In Hashima, Gifu Prefecture, a 99-year-old man whose whereabouts had
not been heard of for about 16 years was found still listed on the local
resident registration. Furthermore, his family has reportedly received
pension payments on his behalf totaling some 7 million yen, as well as a
10,000-yen cash gift to celebrate his longevity.
An official from the city's welfare division for the aged said that
the man's family filed a search request with the prefectural police
after he disappeared around 1994. The man was discovered still missing
when the city government followed up on citizens who turn 100 years old
this month, including whether they are using nursing insurance for the
elderly.
It was not until the middle of this month that the man's family
submitted a request to cancel his resident registration, reportedly
explaining that they had thought the man was still alive somewhere. The
city government has already eliminated his registration.

Qu'il y ait eu des cas d'abus je n'en disconviens pas mais tout de même quand des organismes versent des pensions à des gens âgés de 100 ans et plus ne s'inquiètent pas plus que ça, n'envoient pas le moindre courrier ou ne fassent pas le moindre coup de fil c'est énorme. Comment peut-on imaginer une personne morte depuis 30 ans dans son logement sans que ça n'ai alerté qui que ce soit? OK admettons que toutes les charges de la personne soient en prélèvement automatique, sur le même compte que celui où est versé la pension. Mais tout de même une personne morte n'utilise plus de gaz ni d'électricité. Personne, absolument personne ne se pose de question??? Pour ma part j'ai quand même un peu de mal à y croire. Dans un tel cas cela souligne un cas de gens totalement isolés, abandonnés et ignorés... C'est en effet bien triste.

Même si les gens qui ont continué d'encaisser des pensions sont condamnables, le système en place est le premier à être en cause car quand il y a une faille dans un système, il y a toujours des gens pour l'exploiter et en profiter. Je ne suis pas certain que la plupart des gens qui recevraient de l'argent comme ça sans rien faire s'empresseraient de le signaler. Je ne défends pas les tricheurs cependant...

Dans tous les cas le gouvernement japonais est bien gangrené et il faudrait un sacré changement dans tout ça. Hélas comme pour nos gouvernement occidentaux, ca restera une question de fric et de pouvoir. Personne ne se soucie réellement du bienêtre des gens tant qu'ils ne râlent pas trop et paient leurs impôts...

Tout cela est exact, et notamment pour ce qui est de l'elite nippone dans une proportion alarmante. D'ailleurs tout a l'heure en me rendant au Keidanren (la guilde patronale nippone) j'ai vu alignees pas mal de voitures "de yaks" qui, si elles n'en etaient pas toutes vraiment, en avaient toutes les caracteristiques, c'est dire si tout ce petit monde fonctionne sur les meme codes. J'en etais d'ailleurs seulement a photographier la plaque d'identification du batiment situee a l'exterieur (dans la rue, donc) qu'un gardien est sorti - ou plutot devrais-je dire qu'il a jailli - de l'interieur pour s'opposer fermement a ce que je prenne la moindre photo, meme de l'exterieur du batiment ce qui est totalement inepte et disons-le, contraire a la loi. Faut-il qu'il ait recu des ordres tres clairs de faire en sorte que nul n'apparaisse meme par accident sur la moindre photo ? Qu'un type ne veuille pas qu'on le decouvre se promenant le nez au vent dans un quartier louche ou sortant d'un sex-shop, je peux le comprendre, mais qu'on se refuse a etre vu entrant ou sortant d'un batiment semi-public ayant pignon sur rue, la ca frise la paranoia ou la mauvaise conscience. Celle qui consiste a frequenter des gens peu frequentables, par exemple ?

Enfin bref, pour en revenir au dossier des "morts non morts" qui constitue le sujet en cours, il faut savoir qu'on vient de decouvrir le cas d'un homme de Yamaguchi tenu pour (toujours) vivant et qui aurait a ce jour... 186 ans. Je crains qu'a ce train, on ne finisse par nous sortir de fin fond d'un petit village japonais, la derniere adresse connue du Prophete Elie qui n'est toujours pas mort comme chacun sait.

Non mais ... je ne sais plus si je dois rire ou pleurer

Un petit peu des deux, histoire de ne pas trop se deprimer je suppose...

Oui , un peu des deux , ça vaut mieux !

William J a écrit:

L'opinion publique a été choquée d'apprendre que certains avaient disparu sans que leurs enfants, ni leurs voisins ne s'en aperçoivent ou ne le signalent, ce qui, selon les sociologues, est symptomatique d'une rupture des liens communautaires et familiaux.

J'y repensais aujourd'hui.... il y a quelque chose qui m'échape : les personnes decedées mais qui étaient seules lors de leur decès , où sont passés les corps ? Il y a bien quelqu'un qui est venu les enlever , dans ce cas pourquoi la mort n'a-t-elle pas été déclarée ?
Ne me dites pas qu'ils se sont décomposés dans leurs logement pendant des années sans que personne ne s'en apercoive ...

Je constate également et malgrès tout, un certain respect pour les aïeux : conserver les ossements dans un sac a dos, au lieu de s'en débarrasser en témoigne, a moins que ce ne soit la crainte de la colère de l'esprit du défun ...

Les plus malins sont ceux qui ont déclaré que le grand père était devenu un bouddha vivant . Effectivement dans ce cas , on ne peut le déclarer comme mort ! Je me demande comment cela passera aux yeux de la justice .

Quoi qu'il en soit, qu'on ait voulu tenir secrète la mort d'une personne pour en tirer un profit, ou que celle-ci se soit passé à l'insu de tous, tout cela est bien triste et laisse traîner un relent de "je-m'en-foutisme" qui n'est pas à verser au crédit des services officiels du Japon. Mais cela ne se passe-t-il pas aussi ailleurs ?

Je ne sais pas ce qu'il en est réelement dans les autres pays du monde , mais je pense que , de quelque pays qu'il soit , un bon parent ne sera jamais abandonné par les siens ( sauf exception evidement ) . Je sais aussi qu'il y a de partout, des personnes qui ne peuvent s'assumer eux même....
Mais effectivement Edgard nous perdons le sens des vrais valeurs , la notion de groupe , et préferont tenir un rôle individualiste . Je ne pense pas que nous le soyons devenus par nous même , les systèmes de sociéte nous aident un peu quand même non? Bien qu'il appartienne a chacun de gerer sa vie avec honneur , il n'est pas donné a tous d'avoir la conscience ou la force de le faire envers et contre tout .
Oui c'est très triste

Quand j'ai ouvert ce fil de discussion le 13 aout dernier, je titrais le sujet "Deja 200...". Je n'imaginais pas alors, que ces 200 seraient si vite... 200.000 !!!!


Oui, vous avez bien lu, et meme pour etre precis 234.000 centenaires nippons ont "disparu" dans la nature. 200, c'etait deja beaucoup, mais 234.000, ca en dit long sur le serieux des fonctionnaires de l'Etat-Civil japonais, et cela sur plusieurs generations d'affilees. Cela en dit aussi long sur l'amour filial nippon un peu trop idealise a l'etranger, et qui commence un peu avec ces revelations a nous rappeler "La Ballade de Narayama", film japonais de Shohei Imamura dans lequel on assiste a la fin de vie de vieillards devant se rendre bon gre, mal gre, dans la montagne pour y mourir afin de ne pas devenir une charge pour leur famille. Ici, combien de familles ont profite de morts (naturelles ?) pour frauder les caisses de retraites et ainsi pouvoir continuer de vivre pepere sur la pension de retraite de leur "regrette pere" ou de leur "chere mere"... dont on aura pris soin d'escamoter le cadavre (ou et comment ?) dans le seul but de continuer de faire croire des decennies durant qu'il ou elle etait toujours vivant(e) ? Une horreur !

Une horreur statistique aussi puisque le Japon s'enorgueillait au plus haut point sur la scene internationale, de posseder le plus grand nombre de centenaires au monde, reflet selon lui d'un tres haut niveau de vie, d'hygiene individuelle, de soins medicaux... On voit ce qu'il en etait en verite, une realite qui rappelle un peu la decouverte du secret des exploits de Stakanov. En tout cas, les autorites sont deja en train de se demander comment faire pour limiter l'impact de ces revelations sur les chiffres officiels fournis a la communaute internationale en matiere d'esperance de vie des Japonais. N'est-ce pas accessoire au regard des questions soulevees et auxquelles il serait bon d'apporter une reponse, avant toute autre consideration peripherique ?

Pour en savoir davantage, le mieux est de vous reporter a l'article paru ces derniers jours dans le quotidien national Japan Times ci-dessous.


234,000 centenarians listed in registries missing
By NATSUKO FUKUE

The Justice Ministry announced Friday that the existence of 234,354 centenarians listed as "alive" in family registries can't be confirmed.

The finding was reached after the ministry decided to carry out a nationwide survey on centenarians to get to the bottom of a growing pension fraud scandal that could challenge Japan's long-engrained reputation for longevity.

If alive, 77,118 of them would be 120 years old or older and 884 would be at least 150, tracing their origins to the Edo Period. That's a lot bigger than the 800 or so elderly listed as 85 or older who the welfare ministry said last month might be illegally receiving pension money.

Tokyo tallied the most missing centenarian cases with 22,877, while Osaka, Hyogo, Fukuoka and Okinawa prefectures found that more than 10,000 centenarians couldn't be found at their listed addresses.

The ministry theorized that many of these people probably died during the war, in the turmoil that followed or after emigrating, and that their death notices were never submitted.

The survey was conducted in late August by tracing some 47 million family registries — or about 90 percent of all registries on record as of March — after media reports that mummified elderly people are still drawing pension checks revealed that the government has no idea how many of the nation's centenarians are actually alive.

It appears the discrepancy is being created by local governments' dependence on the resident registration system, which keeps track of the people listed as living in a certain area, such as a city or ward. Residents are supposed to notify their local governments when they are moving and reregister once they settle down in a new area.

The Justice Ministry, however, relies on the family registration system, which keeps track of a family's details, including number of relatives, ages and dates and locations of birth.

Unless the local and central governments determine who is living where, or whether they are alive at all, phantom payouts for pensions and health insurance will likely continue.

Meanwhile, the ministry has instructed its regional legal affairs bureaus to delete family registries for people who would be 120 years old or older if an address is not listed. At the moment, a family registry can't be deleted without a death notice or a family notice stating the relevant person is missing.

The missing centenarian problem appears to have its roots in lack of periodic followup, failure or refusal to submit death notices, and slack record-keeping. Last month, Yamaguchi Prefecture discovered that the registry indicated one of its residents was alive and well at 186 years old.

Commenting on the Justice Ministry's findings, health minister Akira Nagatsuma said Friday the government must find a way to track down the elderly. He also said that community spirit is breaking down nationwide and that families appear to be straying from tradition.

"The safety net that was once provided (by families, communities and companies) has begun to fall apart," he said without elaborating.

The health ministry decided last month to end pension payouts in October for people 76 or older who haven't used their medical insurance for one year and can't be located.

Nagatsuma said the ministry hopes to share information with local governments on such people and stressed that it is illegal not to submit a death notice. The maximum fine is usually about ¥50,000.

Relatives of missing centenarians are being arrested on suspicion of fraud for claiming the pension benefits paid to deceased relatives by failing to notify local governments of the relatives' deaths.

Parfaitement étonnant en effet. Cependant William, peut-on réellement conclure que toutes les personnes qui ont fraudé ont réellement "escamoté" les corps de leurs défunts parents? Cela me parait tout de même bien étrange même si on peut en effet de poser des questions sur la façon dont fonctionnent certaines familles je pense que l'on ne peut tout de même pas réduire "l'amour filial Nippon" a des cas sordides de ce genre. Je pense aussi que les cas aussi multiples qu'ils soient sont tout aussi variés...

Dans tous les cas il me tarde de savoir le fin mot de toute cette affaire...

C'est effarant ! quand on pense au montant des retraites payées à tord que peut suciter le chiffre de 135.000 pensions , en pleine crise économique ... Des têtes vont sauter . Pour peut que ces retraites n'aient pas été versées dans leur totalité mais détournées par des fonctionnaires vereux conscients de la situation . C'est aussi un cas de figure envisageable .