Visiter une ville inconnue dans un pays inconnu represente deja un gros effort et beaucoup d'imponderables, aussi vaut-il mieux reduire autant que possible les risques de se perdre et ainsi, de gacher une partie de son temps au Japon. Et au prix du voyage dans ce pays, Dieu sait que le temps, c'est de l'argent.
Il arrive neanmoins que durant son sejour, on ait a se separer ou bien, que l'on ait a rencontrer des amis residant au Japon ou se trouvant par hasard au Japon en meme temps que vous. Se pose des lors la question du point de ralliement, or comment s'en fixer un quand on connait a peine les environs de son hotel ?
Le plus simple est donc de se donner rendez-vous devant des "bornes" precises et clairement identifiables, c'est pourquoi nous allons petit a petit, vous donner quelques information a ce propos pour vous aider a ne pas rater vos rendez-vous, ce qui est toujours ca de gagne sur l'enorme somme des incertitudes qui ne manqueront pas d'emailler par ailleurs, vos tribulations au Pays du Soleil levant.
Et a tout seigneur, tout honneur, nous commencerons donc par le plus celebre des points de ralliement de la Capitale:
Hachiko.
I ] A Shibuya: HachikoShibuya en 1928 C'est donc en novembre 1923 que nait le chien Hachiko dans une ferme de Odate, dans la prefecture d'Akita. En janvier 1924, un professeur de l'Universite Imperiale de Tokyo, Ueno Hidesaburo, s'offre ce chien auquel il donne le nom de Hachiko, celui qui deviendra - dit-on - son meilleur ami.
Des qu'il a la force de le faire, le chien l'accompagne partout, et prend l'habitude de faire la route en sa compagnie tous les matins, alors que son maitre se rend a la gare pour aller au travail. Le matin, c'est le depart, et le soir, le chien revient de son propre chef chercher patiemment son maitre a l'endroit ou il l'avait laisse le matin-meme (cf. photo ci-dessous)
Helas, l'annee suivant, en 1925, le professeur Ueno finit par deceder d'une soudaine attaque cardiaque, et Hachiko vient l'attendre inutilement le soir de sa mort. Hachiko est desormais "orphelin" et il est rapidement donne a une famille residant a Asakusa. Mais le chien se sauve frequemment pour se rendre a Shibuya, et finalement, il est a nouveau donne a un nouveau maitre residant, lui, a Shibuya, mais qui ne s'en occupe guere. C'est ainsi que le chien peut revenir librement "chercher son maitre" a la gare de Shibuya, et le jour d'apres, et le jour d'apres... et ainsi de suite pendant pres de dix ans, grassement nourri il faut dire par tous les restaurateurs du coin qui l'on pris en affection.
Alerte par la rumeur publique en octobre 1932, un journaliste du quotidien national japonais Asahi Shimbun publie un article qui provoque immediatement l'enthousiasme general, dans un pays ou la fidelite a son maitre a deja ete maintes et maintes fois exaltee (cf. legende des 47 ronins) aussi, Hachiko devient-il a son insu une icone nationale. On edite en son honneur un disque, on tourne un film et le sculpteur Teru Ando va meme jusqu'a lui elever un bronze de son vivant, bronze qui sera fondu du temps des requisitions de la guerre. C'est son fils, Ando Takeshi qui, devenu lui-meme sculpteur comme son pere apres la guerre, realisera la sculpture que l'on peut voir encore de nos jours (voir photo ci-dessous, ou il pose a cote de son alter ego de bronze, et de celui qui l'a ainsi immortalise).
En 1935, Hachiko meurt a son tour mais son souvenir perdure jusqu'a aujourd'hui grace a sa statue, devenue au fil des ages une sorte de phare pour les jeunes et les moins jeunes, qui peuvent toujours se retrouver dans ce secteur tentaculaire qu'est Shibuya, au simple mot d'ordre de "Hachiko". Inutile meme de donner d'indication sur la sortie du metro a emprunter, c'est indique partout:
sortie Hachiko.
Bref, impossible de manquer son rendez-vous, rien de plus univoque que ce chien fidele.